Roots Stories

15 août 2023

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Quand j'étais assez jeune, j'ai vu le film « L'été indien » et je suis devenue obsédée par le film et le camp Tamakwa où il a été filmé. Je me suis dit que c'était l'endroit le plus beau que je n'avais jamais vu. Je veux y aller. Je veux en faire partie. Je jouais au camp d'été avec mes amis et je me souviens m'être fait gronder par mes parents parce que j'avais pris un de leurs sacs et j'y avais inscrit « Tamakwa », comme dans le film. Je parlais de Tamakwa tout le temps. Mes parents ont essayé de m'apaiser en m'envoyant dans des camps de jour ou des colonies de vacances d'une semaine, mais ce n'était pas ce que j'avais en tête. J'étais implacable.

J'ai grandi dans le Delaware et lorsque mes frères et sœurs et moi-même étions adolescents, notre grand-père nous a offert un voyage. Ma fratrie est allée en Europe pour la première fois, et moi, j'ai choisi d'aller au Canada, au camp d’été de Tamakwa, pour y passer l’été.

Mon grand-père a dû appeler le camp et leur dire qu'il voulait me donner des vêtements de style « camp d’été ». Il m'a offert un chandail en molleton de Roots l'hiver précédant mon séjour au camp Tamakwa en 2000. Il était beaucoup trop grand, mais je l'aimais et je ne voulais pas l’enlever. Près de 24 ans plus tard, il m'accompagne partout.

L'un de mes rêves est d'escalader le mont Rainier. Pour mon 40e anniversaire, je veux monter au sommet. Pour me préparer, une amie et moi avons fait une randonnée dans la montagne, aussi loin que possible, afin d'évaluer mes capacités physiques.

Mais, le voyage avait un autre objectif. Il s'agissait de répandre les cendres de mon amie sur le mont Rainier. Elle est décédée jeune, due à une longue maladie. Les cendres de ses parents avaient été dispersées sur le mont Rainier, et sa famille m’avait demandé si j'accepterais de répandre aussi les siennes. J'ai dit, bien sûr. Chacun mérite de vivre son rêve.

Après avoir dispersé ses cendres, nous sommes tombés sur des gardes forestiers en descendant la montagne. Ils nous ont demandé pourquoi nous étions là. Je leur ai dit que je venais de répandre les cendres d’une amie. Ils m'ont demandé si j'avais un permis. Je ne savais pas que je devais en avoir un ! Ils m'ont alors répondu qu'il aurait fallu obtenir l'autorisation du département des parcs nationaux avant de disperser les cendres. Puisque je ne pouvais pas me rétracter, j'ai versé un don au parc en l'honneur de mon amie. Je portais mon chandail Roots Tamakwa lorsque j'ai commis ce crime.